Biographie de Mireille Dumas – Réalisatrice-productrice – Présente les 3 soirées
Mireille Dumas est une journaliste, réalisatrice, animatrice et productrice de télévision française qui a réalisé de nombreux documentaires depuis les années 80, abordant tant bien des portraits d’artistes que des thèmes de société, dont plusieurs sont primés dans des festivals en France et à l’étranger. Sa façon d’entrer au cœur des problématiques sociétales par l’histoire singulière d’un individu, et sa manière d’interviewer tout en finesse, lui ont valu rapidement la reconnaissance de ses pairs.
Depuis 2021, elle continue de réaliser et de produire de nombreux portraits d’artistes dont « Françoise Hardy, une icône », « Serge Lama, la vie à la folie », ou encore « Les mille et une vies de Line Renaud ». Et en 2023, pour Canal+, « Brigitte Bardot, l’insoumise ».
Entre 1975 et 1980, elle est pigiste dans les journaux Le Monde et Le Matin de Paris. Alors qu’elle est étudiante en lettres, elle fait des stages au sein de la troupe de théâtre du célèbre metteur en scène anglais Peter Brook, une expérience qui la marquera durablement et qu’elle juge essentielle dans l’approche de son futur métier. Puis elle s’initiera aussi pendant une année à l’écriture de scénarii à la Faculté de Jussieu, savoir-faire qu’elle mettra à profit dans ses futures réalisations de documentaires.
Au début des années 1980, elle participe comme journaliste à de nombreux magazines de société télévisuels Contre Enquête, Moi je, Les 90 rugissants, Sexy Folies..., interviewant anonymes et artistes. En 1981, elle tourne son premier documentaire avec Dominique Colonna, « Naples au quotidien », un portrait de la ville, encore meurtrie par le tremblement de terre (52’ pour Antenne 2). À partir des années 80, elle réalise pour TF1, Antenne 2, FR3 et la Sept des documentaires alternant portraits d’artistes et thèmes de société, dont plusieurs sont primés dans des festivals en France et à l’étranger. Sa façon d’entrer au cœur des problématiques sociétales par l’histoire singulière d’un individu et sa manière d’interviewer tout en finesse, lui donnent rapidement la reconnaissance de ses pairs. Et le succès auprès du public. D’autant que les thèmes abordés sont encore des tabous universels.
En 1984, le documentaire sur l’inceste intitulé « André et Jacqueline, les liens du passé » (52’ en coréalisation avec Dominique Colonna pour FR3), obtient le Prix International ONDAS (1985). En 1986, le film « Les trois familles d’Éric Robert » (60’ en coréalisation avec Dominique Colonna pour Antenne 2), une histoire de substitution d’identité, obtient la Mention Spéciale au Grand Prix Télévision de la SCAM-SGDL (1988). Et donnera lieu à une fiction et un film de cinéma. En 1989, La collection Le passé retrouvé (52’ pour TF1), « Guy Bedos en Algérie », « Yannick Noah au Cameroun » et « Alice Sapritch en Turquie » est nommée aux 7 d’Or (1990). Avec « Alice Sapritch en Turquie », elle inaugure un cycle où elle devient seule auteure et réalisatrice de ses documentaires.
En 1990, sa trilogie documentaire intitulée Crimes et Passions (3x60’ pour TF1) sur le passage à l’acte, tournée en prison, est auréolée de plusieurs prix : un FIPA d’argent à Cannes (1990) pour « L’héritage », le Prix ITALIA (1991) et une Mention Spéciale aux Prix du cinéma européen à Berlin (1991) pour « La cicatrice ». La série a été diffusée à l’étranger, notamment sur la BBC. Ces documentaires seront étudiés à l’Ecole Nationale de la Magistrature.
En 1992, elle réalise une autre série documentaire, intitulée Prostitution en trois volets « Travestir », « Jeune homme à louer », « La maman du trottoir » (3x60’ pour TF1 et la Sept) : Cette collection sur la prostitution féminine, masculine et transgenre crée l’événement à la télévision. L’histoire de la transsexuelle Simone bouleverse les téléspectateurs qui sont confrontés pour l’une des premières fois au questionnement sur le genre. Ce premier volet est suivi par 7 millions de téléspectateurs soit plus de 64% de parts de marché à 22 heures 30. Un score historique. La série, nommée aux 7 d’Or, rencontre aussi un succès international et se vend dans 20 pays, du Japon à l’Australie, en passant par l’Allemagne et l’Angleterre et tous les pays nordiques et latins.
En 1991, Mireille Dumas crée sa société de production (MD Productions), avec laquelle elle continue de produire de nombreux documentaires réalisés par elle-même mais aussi par d’autres réalisateurs. Elle se lance dans l’animation de magazines de société d’un nouveau genre auxquels elle apporte sa manière unique de l’entretien. En 1992, elle propose sur France 2 une émission devenue culte, Bas les masques, qui la fait rapidement connaître du grand public. Pendant quatre saisons, anonymes et célébrités viennent témoigner de leur expérience personnelle sur son plateau, abordant tous les sujets, en particulier ceux dont on parle peu à l’époque : l’homosexualité, le harcèlement, les violences conjugales mais aussi la pauvreté, les racines, la filiation, le racisme ... En d’autres termes, BLM est le magazine de toutes les différences et met en exergue la fracture sociale avant l’heure. « C’est la dimension sociale des problèmes individuels qui m’intéresse », dira-t-elle. L’émission sera deux années consécutives (1992 et 1993) nommée aux 7 d’Or dans la catégorie « meilleur magazine d’actualité et de société » et Mireille Dumas « meilleure animatrice de débats ».
En 1997, celle que l’on surnomme désormais « La Psy du Paf » ou « La ministre de l’écoute » revient sur le terrain avec un nouveau magazine documentaire en immersion dans la vie des Français, à travers l’hexagone, intitulé La vie à l’endroit, qui reste à l’antenne sur France 2 durant trois saisons. Pendant cette période, elle réalise pour France 2 « Charles Aznavour en Arménie, journées particulières » en 1996, sélectionné au Fipa, « Au cœur des Bleus » en 1998, avec nos grands champions, « La double vie de Johnny... Rock » en 1999, sélectionné au Fipa, « Pierre Palmade, 33 ans » (2001).
En 2000, Mireille Dumas prend les commandes de l’émission Vie privée, Vie publique, qui interroge le champ des libertés individuelles et publiques, devançant le changement de société amorcé avec les nouveaux médias et les nouvelles technologies. VPVP devient vite une référence et accompagne les téléspectateurs de France 3 pendant onze saisons. Plus d’un millier d’invités de tous horizons, artistes, écrivains, sportifs, politiques, magistrats, chefs d’entreprise... viennent témoigner ou débattre sur les sujets de société. De grands tête à tête qui dessinent un portrait intime et inattendu d’une personnalité clôturent l’émission. On se souvient notamment de ceux avec Jean- Louis Trintignant, Valéry Giscard d’Estaing, Bernard- Henri Lévy, Bernard Giraudeau, Fabrice Luchini... VPVP sera nommée « meilleure émission de société » aux 7 d’Or en 2003.
De 2012 à 2014, la journaliste-réalisatrice anime, en première partie de soirée, un programme constitué d’une partie documentaire et d’une partie plateau, intitulé Signé Mireille Dumas, avec entre autres : « Des dynasties pas comme les autres », « Le poids du nom en héritage », « Ces séniors qui ont la pêche », « Faut-il interdire la prostitution ? », « Cabarets de légende », « Le Triomphe des Comédies Musicales »... Elle écrit et réalise ou coréalise des documentaires de première partie de soirée (110’) consacrés à des portraits d’artistes à partir de grands entretiens qu’elle mène, comme : « Qui êtes-vous Michel Sardou ? » (2012), « Laurent Gerra et Julien Clerc en toute vérité » (2013), « Dany Boon et Line Renaud, deux ch’tis qui rêvaient d’ailleurs » (2014), « Guy Bedos en toute liberté » (2014), « Véronique Sanson et Pierre Palmade, leur drôle de vie » (2015), « Alain Souchon et Laurent Voulzy, un duo magique » (2015), « Birkin, Hardy, Sanson, une vie à aimer » (2017), « Philippe Bouvard, le rire et l’impertinence » (2019) ou bien encore aux portraits de Jean Luc Mélenchon, Rachida Dati, François Bayrou, Jean- Pierre Raffarin et Cécile Duflot intitulés « Politiques, ils connaissent la chanson » (2016), Mais aussi des documentaires à base d’archives comme « Hallyday, Mitchell, Dutronc, un trio de légende » (2014), « Charles Trenet, quand notre cœur fait boum » (2015), « Les Trésors des variétés de Jean Christophe Averty » (2017), « Polnareff, Delpech, Ferrer, la rançon du succès » (2017).
En 2020, Mireille Dumas signe son retour à la réalisation de documentaire de société, avec « Des ordures et des hommes » (60’). Diffusé sur France 2 et LCP-Assemblée Nationale, ce film, qui donne la parole à des éboueurs et dresse un portrait inhabituel de la capitale à travers nos comportements et modes de consommation, est salué par la critique et connaît un très beau succès d’audience. Toujours pour France Télévisions, en 2021, pour fêter ses 40 ans de carrière télévisuelle, elle produit et réalise pour une première partie de soirée, une rétrospective sur les grands moments de ses émissions, intitulée « Les années télé de Mireille Dumas ».
De même, en 2023, elle réalise le second volet de cette rétrospective « Les années Mireille Dumas : les artistes et la famille ». Depuis 2021, elle continue de réaliser et de produire de nombreux portraits d’artistes dont « Françoise Hardy, une icône », « Serge Lama, la vie à la folie », « L’inattendu Enrico Macias », « Les mille et une vies de Line Renaud ». Et en 2023, pour Canal+, « Brigitte Bardot, l’insoumise ». Elle est en cours de réalisation de documentaires pour France Télévisions. En septembre 2023, Mireille Dumas lance avec succès en partenariat avec l’INA la chaîne YouTube Ina Mireille Dumas. L’occasion de voir ou de revoir les archives de ses émissions sur quatre décennies. Des tranches de vie et des témoignages sur les faits marquants de notre société ont captivé le public et révolutionné le paysage audiovisuel français en brisant bien des tabous. Depuis janvier 2024, la chaîne YouTube Ina Mireille Dumas, propose un programme inédit, mensuel, intitulé « Mireille Dumas retrouve », dans lequel la journaliste interviewe d’anciens témoins de ses émissions qu’elle retrouve 20 ou 30 ans après.
Elle a ainsi redonné la parole à Linda qui était, en 1994, maman à 14 ans ainsi qu’à Charlie, un jeune adolescent à haut potentiel intellectuel (HPI), victime de harcèlement scolaire en 1999. En parallèle de sa carrière audiovisuelle, Mireille Dumas publie également des ouvrages : « Parole interdite » en 1994, « Passions criminelles » avec Yann Queffélec en 2008 (Fayard), « La France en chansons » en 2018 (Cherche Midi), « Des ordures et des hommes » avec Denis Demonpion en 2020 (Buchet-Chastel), et en novembre 2021 au Cherche Midi « Rencontres inoubliables, vie privée vie publique ». Dans ce livre, elle reprend une vingtaine d’entretiens de personnalités de tous horizons qui l’ont marquée dont celui avec Brigitte Bardot ou bien Jean-Louis Trintignant...
A noter qu’en 2003, Mireille Dumas produit une fiction unitaire de 90 minutes pour France 2, inspirée de l’une de ses émissions, qui arrive très largement en tête du podium, réunissant 7 millions de téléspectateurs et 34,5% de parts de marché. « Une preuve d’amour », réalisée par Bernard Stora, est récompensée par deux prix au Festival des créations télévisuels du Film de Luchon (2003) le Grand prix ainsi que le Grand prix d’interprétation masculine décerné à l’acteur principal, Éric Elmosnino qui fait sa première apparition à la télévision.
A mentionner aussi que c’est le documentaire avec les vrais protagonistes Philippe Pozzo di Borgo et Abdel intitulé « A la vie, à la mort », réalisé par Jean-Pierre Devillers et Isabelle Cottenceau, produit par Mireille Dumas qui a donné l’idée à Eric Toledano et Olivier Nakache de réaliser « Intouchables ». C’est un extrait de ce documentaire qui clôture d’ailleurs leur film. Une aventure à tiroirs car c’est l’entretien émouvant et empli d’humour, dans Vie privée Vie publique, de l’homme d’affaires tétraplégique et de son assistant issu des cités qui a donné envie à Mireille Dumas d’en faire un documentaire.